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Forêt

ONF

FOND FEADER

SDIS

CNPF

DEPARTEMENT

CERPAM

Préambule

Face aux enjeux en matière de risques incendie et de gestion durables des forêts du territoire, la CCPF à travers son pôle développement territorial et sa commission intercommunale “Forêts, lacs et espaces naturels” a pour mission :

  • D’assurer la mise en œuvre de la compétence « PIDAF » (Plan Intercommunal de Débroussaillement et d’Aménagement Forestier),
  • De veiller à une gestion durable de nos forêts en lien avec le maintien et le développement de la filière économique forêt-bois.

Le PIDAF

Le PIDAF ou Plan Intercommunal de Débroussaillement et d’Aménagement Forestier est un document de planification relatif à l’aménagement et à l’équipement d’un massif forestier en vue de prévenir les risques d’incendie et de lutter contre eux.

Celui-ci est défini en quatre objectifs :

  1. Poursuivre la diminution du nombre de départs de feu,
  2. Continuer à améliorer la maîtrise des feux de forêts naissants,
  3. Adapter l’aménagement du territoire pour lutter contre des feux convectifs (dites feux extrêmes)
  4. Renforcer la protection des biens et des personnes,
  5. Améliorer la qualité du réseau d’équipement et assurer l’entretien des ouvrages.

Ce document est mis en relation avec les PIDAF des territoires voisins, pour une protection cohérente des massifs forestiers et de la population.

Il conditionne également l’éligibilité des travaux prévus à des financements publics pour la protection des forêts contre l’incendie.

Le détail des interventions réalisées et à venir sont consultables dans l’onglet travaux subventionnés fond FEADER, ci-contre.

En effet, pour soutenir le gestionnaire PIDAF dans ses missions, l’Europe, l’Etat, la Région et le Département subventionnent les travaux réalisés par la communauté de communes dans le cadre de son PIDAF, à hauteur de 80 % de leur montant.

Ces travaux consistent généralement en :

– La création ou l’entretien du débroussaillement règlementaire des bords de pistes, allant de 2×2 mètres pour un ouvrage catégorisé comme « de liaison », à 2×50 mètres pour un ouvrage catégorisé « de lutte » ;

– La création ou l’entretien de pistes dites DFCI, par le nivellement des bandes de roulement et des aires de manœuvres, dont la largeur varie de 4 à 6 mètres selon la classification de l’ouvrage, et l’aménagement des aires de croisement et de retournement ;

– Les travaux connexes sur les ouvrages DFCI comme les gués, radiers, busages, etc. ;

– L’entretien et la maintenance des citernes DFCI, ainsi que le débroussaillement d’une aire de manœuvre de 25 mètres autour ;

– Les études environnementales et l’assistance par un maître d’œuvre pour contrôler et suivre les travaux.

Pour compléter le PIDAF qui ne concerne que les ouvrages de Défense des Forêts Contre les Incendies (DFCI) tels que les pistes, citernes et aménagements connexes, il est crucial de procéder à l’entretien des forêts, qu’elles soient publiques ou privées, pour limiter la virulence des feux de forêts, au même titre que les OLD (Obligations légales de Débroussaillement) pour un particulier.

 

Le développement de la filière économique forêt-bois

En 2018, le pin d’Alep a été intégré à la norme française NF B52-001 concernant les règles d’utilisations du bois dans la construction et bénéficie de la marque « Bois des Alpes » sur Seillans et Mons. Cette filière a un avenir certain mais elle reste à structurer en parallèle du développement de son marché. D’où l’importance de procéder à des coupes d’éclaircies dans les forêts pour que les pins d’Alep gagnent en qualité (troncs bien droits sur de grandes longueurs) et puissent être mieux valorisés. 

Actuellement, la majeure partie des coupes d’éclaircies en forêt de pins sert à alimenter la chaudière à biomasse de production d’électricité Sylviana, située à Brignoles, et l’usine de papier de Tarascon.

En outre, les forêts du Pays de Fayence permettent également d’approvisionner en bois de chauffage (chêne essentiellement), via les entreprises forestières locales, les habitants du territoire qui ont opté pour ce mode de chauffage.

L’enjeu de ce développement est de pérenniser la production de bois pour les générations futures, tout en maintenant l’emploi sur le territoire et à proximité.

La gestion durables des forêts

Les trois quarts du Pays de Fayence sont recouverts de forêts, soit une superficie de 31 160 hectares. Environ 45 % d’entre elles sont publiques. Moins de la moitié de ces forêts publiques sont domaniales (propriété de l’État) et départementales, donc gérées directement par l’ONF. L’autre moitié sont des forêts communales, dont la gestion est elle aussi généralement confiée à l’ONF.

Pour chaque forêt publique qui lui est confiée, l’ONF met en place un document de gestion pour planifier les coupes (en fonction notamment de l’âge des arbres et des essences présentes), favoriser la régénération des forêts et valoriser la ressource bois.

Les forêts privées représentent quant à elles les 55 % restants des forêts du territoire. Les particuliers peuvent faire appel directement au Centre National de la Propriété Forestière (CNPF), qui les assistera dans leur projet d’entretien et de valorisation des bois. Le CNPF peut ainsi, notamment, regrouper plusieurs propriétaires pour optimiser financièrement et quantitativement une coupe de bois.

L’entretien et la valorisation durable des boisements du Pays de Fayence relève d’abord d’une responsabilité collective face aux feux de forêts. Mais l’ensemble de ces actions constitue aussi, à la fois une source de revenus et de matériau utile, notamment à la construction et au chauffage, un motif de satisfaction de voir grandir des arbres de qualité, ainsi qu’une manière de rendre accessibles certains espaces naturels pour le plus grand plaisir des sportifs, promeneurs, cueilleurs, chasseurs et troupeaux.

Les forêts méditerranéennes et le changement climatique

Au cours des dernières décennies, la communauté scientifique a constaté de nombreux cas de dépérissements forestiers à travers le monde. La faible vitalité des peuplements forestiers (faible croissance, forte défoliation du houppier) ainsi que l‘accroissement du taux de mortalité des arbres seraient la conséquence de l’augmentation de la durée, fréquence et intensité des périodes de sécheresse et de l’abondance des pathogènes.

La France a créé le Département de la santé des forêts (DSF) en 1989, organisé en 6 pôles régionaux ou interrégionaux hébergés par la DRAAF (Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt).

Le Var est inclus dans le pôle interrégional de la santé des forêts Sud-Est qui couvre les régions Corse, Occitanie et Sud, soit 21 départements.

Cet organisme a constaté que le déficit foliaire* par site d’observation ne cesse d’augmenter, notamment chez les résineux. Ce taux est passé d’environ 14% dans les années 1990 à environ 36% en 2018.

A travers le monde, le nombre d’évènements de mortalité par massifs forestiers recensés a plus que quadruplé en 25 ans, et cette tendance risque de se poursuivre dans l’avenir à cause de la très probable augmentation des températures et des sécheresses.

Face à ces changements, les réponses des écosystèmes forestiers peuvent être divisées en quatre classes :

  • l’adaptation génétique: un tel processus est très lent car il s’effectue à l’échelle de plusieurs générations.
  • l’accommodation (ou acclimatation) : correspond aux modifications morphologiques et physiologiques pouvant être mises en place par un organisme pour faire face à un changement de son environnement.
  • la migration: la niche climatique de chaque espèce se déplace géographiquement. Les espèces peuvent ainsi migrer vers des zones nouvellement favorables. Cependant ce processus de migration naturelle prend du temps et reste très limité pour certains végétaux.
  • La mortalité: lorsque les limites de tolérance des individus et leurs capacités d’accommodation sont dépassées, ceux-ci vont progressivement dépérir puis mourir.

A l’heure actuelle, les conditions climatiques évoluent bien trop rapidement pour permettre aux végétaux de s’adapter naturellement. Face au dérèglement climatique, et plus que jamais, il devient urgent de mieux gérer nos forêts.

* Déficit foliaire : il s’agit d’une estimation de la perte en feuillage des arbres (notée de 0 à 100%). Cet indicateur intègre tous les aléas pouvant affecter les arbres.

Affaiblissement des arbres

Lorsqu’un arbre est dépérissant ou stressé :

  • Il est plus sensible aux ravageurs,
  • Il ne renouvelle plus ses racines car il fonctionne au ralenti, voire est en régression,
  • Il accède plus difficilement aux nutriments du sol,
  • Il est constaté une diminution de sa surface foliaire et de la photosynthèse, processus qui permet la captation par les végétaux du carbone présent sous forme de CO2 dans l’atmosphère,
  • Il devient plus facilement combustible, ce qui favorise les incendies en zones naturelles ou urbanisées.

Lorsque l’arbre dépérissant ne remplit plus son rôle au sein de l’écosystème, cela entraine :

  • Un appauvrissement du sol,
  • Une augmentation de l’érosion,
  • Une dépréciation de sa valeur (patrimoniale et/ou commerciale).

De plus, la baisse de la floraison et donc des fructifications, limite les ressources pour les pollinisateurs, frugivores et granivores qui fertilisent les plantes et les disséminent, d’où un cercle vicieux de déclin des ressources végétales et animales.

Michel Vennetier, retraité de l’Inrae (Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’alimentation et l’Environnement), unité RECOVER (Risques, ECOsystèmes, Vulnérabilité, Environnement, Résilience) au sein de l’équipe EMR (Ecosystèmes Méditerranéens et Risques), dont l’objectif des travaux était le développement d’outils d’aide à la décision, à destination des décideurs publics et des aménageurs de l’espace naturel méditerranéen , explique:

« l’ensemble des végétaux, de toutes tailles, souffre du changement climatique, la productivité des forêts française a chuté de 10% et les dépérissements ont augmenté de 50%, en 10 ans. La situation est donc particulièrement alarmante. Les derniers relevés sur un réseau de placettes permanentes en région Provence-Alpes-Côte d’Azur donnent, pour les 4 espèces dominantes de ses forêts, des taux très élevés de défoliation** moyenne :

  • Chêne vert : supérieur à 50 %,
  • Chêne blanc : supérieur à 60 %,
  • Pin d’Alep : 40 %,
  • Pin sylvestre : 50%,
  • Chêne liège (données ONF) : 52 %.

Sécheresses et incendies répétés augmentent mutuellement leurs effets négatifs. En cas d’incendie survenant dans une zone subissant plus de trois années successives de sècheresse, ou de sécheresse intense dans une zone ayant subi plus de trois incendies en moins de 50 ans, on constate un effondrement de l’écosystème. »

 ** La défoliation est un phénomène anormal ou les arbres perdent toutes ou parties de leurs feuilles prématurément. Ne pas confondre avec la défeuillaison en hiver qui a lieu annuellement et de manière tout à fait normale sur les arbres à feuillage caduc.

Eclaircir pour faire face au manque d’eau

Michel Vennetier a pu démontrer avec son équipe qu’en raison d’une diminution de la disponibilité en eau, il était important de limiter la compétition entre les arbres. Les peuplements de pin sylvestre régulièrement éclaircis, s’avèrent ainsi être plus résistants*** et plus résilients****, confirmant des résultats similaires dans le monde entier.

*** Résistance : moins soumis à la concurrence du fait de l’éclaircie, les peuplements végétaux résistent mieux aux conditions difficiles, leur croissance est moins impactée, car ils ont accès à d’avantage de ressources nécessaires à leur fonctionnement physiologique

**** Résilience : du fait de leur meilleur état de santé, les végétaux se remettent mieux et plus rapidement après les périodes de stress climatiques.

Variations relatives en région PACA de la productivité de peuplements de pin sylvestre clairs et denses dans les mêmes conditions de milieu et d’âge, pendant et après la grande sécheresse 2003-2007. Les peuplements âgés sont moins résilients et ont une croissance bien moins forte que les jeunes, très en dessous de la moyenne des 50 dernières années, d’où l’importance de rajeunir la forêt par une gestion plus dynamique.

-1 et +1 correspondent à des variations de -100% et +100% par rapport à la moyenne des 50 dernières années.

Comment aborder la gestion des forêts et la pérenniser face aux problématiques actuelles  (dérèglement climatique, manque d’eau et affaiblissement des arbres) ?

D’après le Centre National de la Propriété Forestière (CNPF), établissement public qui rédige le Schéma Régional de Gestion Sylvicole donnant le cadre de la gestion durable en forêt privée, la gestion des forêts est conseillée pour préserver les écosystèmes mais doit se faire dans les règles de l’art :

« Face à l’inconnu que représente le changement climatique, l’augmentation de la résilience des peuplements est recherchée par les forestiers. Plusieurs mesures sont à intégrer dans la gestion forestière pour mieux en tenir compte :

Accompagner la régénération et le renouvellement des peuplements

Le renouvellement des peuplements les plus vieux, idéalement par régénération naturelle par semis, pour favoriser un brassage génétique propice à la sélection d’individus plus adaptés aux nouvelles contraintes climatiques est un premier moyen d’adaptation des peuplements. Il faut veiller cependant à conserver un équilibre entre rajeunissement du peuplement, et conservation d’attributs de maturité, notamment des vieilles forêts en libre évolution.

Diversifier les peuplements et les essences

La diversification des essences est un axe fort de l’adaptation, car elle permet de diluer les risques liés aux incertitudes (évolutions climatiques, attaques de pathogènes, marché du bois…) et d’augmenter la résilience des écosystèmes forestiers. Le mélange d’essences et la gestion favorisant différents âges d’arbres à différentes échelles permettent d’accroître la résilience du peuplement.

Préserver les sols

En évitant le travail du sol qui a pour conséquence un important déstockage de carbone et en préservant les sols du tassement. En effet, les racines ne prospectent pas les sols tassés, devenus asphyxiants, et où la ressource en eau disponible pour les arbres est diminuée.

Réduire les « traumatismes »

La coupe rase des taillis est un moyen pour les renouveler. Limiter la surface mise à nue et conserver des bouquets d’arbres ou des arbres appelés « réserves » permet de disposer de bouées de secours pour les espèces forestières pendant la phase de régénération. Celles-ci recoloniseront plus rapidement le peuplement forestier.

Mener une sylviculture suivie

La pratique régulière d’éclaircie prélevant un volume faible permet de maintenir les peuplements forestiers en meilleure santé, en sélectionnant les arbres les plus vigoureux et en limitant la concurrence entre les arbres, notamment vis à vis de l’eau dont la disponibilité diminue. »

Concrètement pour le Pays de Fayence

En Pays de Fayence, comme ailleurs, la forêt souffre du changement climatique.

Sur notre territoire, la forêt produit du bois, accueille du public, est utilisée pour la chasse, le pastoralisme, préserve la ressource en eau, constitue nos paysages. Pour préserver l’ensemble de ces fonctions, il est primordial d’être attentif à son état sanitaire. La mise en œuvre d’une gestion forestière adaptée aux enjeux est nécessaire et c’est ce que propose la Stratégie Locale de Développement Forestier mise en place sur le territoire depuis 2017.

Pour que cette stratégie soit effectivement mise en œuvre, l’association et la participation des propriétaires privés est indispensable. En effet, 55 % des forêts du territoire sont privées, soit environ 17 200 ha sur les 31 200 ha forestiers du Pays de Fayence.

Aussi, dès cet hiver et chaque année, il sera prévu de réaliser des éclaircies sur plusieurs parcelles forestières publiques et privées, pour améliorer la santé et la qualité des peuplements forestiers, satisfaire la demande en bois de chauffage et de construction local, augmenter la ressource pour le pâturage des troupeaux, et réduire les risques d’incendie à proximité d’habitations.

Les bois récoltés seront triés afin de les valoriser au mieux (bois énergie ou bois d’œuvre / bois construction), ce qui permettra aux propriétaires forestiers désireux de participer à ces campagnes d’éclaircies de bénéficier d’une ressource financière.

Vous trouverez ci-dessous, une carte des zones étudiées pour les coupes d’éclaircies à vocation de Défense des Forêts Contre les Incendies (DFCI) à titre d’information. Cette carte est non exhaustive et les interventions de plus petites envergures peuvent ne pas être représentées.

Si vous souhaitez associer votre parcelle à une coupe qui serait prévue, informer d’une coupe en court, ou pour plus de précisions, le service forêt est à votre disposition (coordonnées en haut à gauche de la page).

Lors des prochains travaux programmés dans le cadre du PIDAF (Plan Intercommunal de Débroussaillement et d’Aménagement forestier), et sous l’impulsion de la Communauté de communes, le CNPF démarchera les propriétaires privés concernés afin de connaître ceux qui seraient intéressés pour bénéficier de coupes d’éclaircies regroupées (donc plus intéressantes financièrement).